Temple en ruine

Domaine : arts plastiques
À partir de 10 ans • Durée : 4 heures doubles

Objet et motivation
De tous temps, les temples antiques ont suscité une forte impression. Jusqu’à ce jour, leur forme de „portique“ est un modèle dans le monde entier pour d’innombrables édifices religieux et profanes. A la vue des ruines des temples grecs ou romains, par exemple, à Athènes, Olympie, Delphes ou Paestum, les visiteurs sont replongés par la pensée dans le monde de l’Antiquité. Chacun essaie de s’imaginer à quoi ressemblaient ces édifices à l’origine, leur splendeur et leurs dimensions imposantes.

Les forces de la nature telles que les conditions atmosphériques et les tremblements de terre mais également la destruction sans crainte par des êtres humains, que ce soit au cours de guerres ou lors de la recherche de matériaux de construction, ont transformé la somptuosité riche en couleurs de ces édifices en ruines dénudées.

L’histoire des différents temples est souvent très captivante. Ainsi par exemple, le Parthénon avait été construit sur l’Acropole d’Athènes au cinquième siècle avant J.-C. comme sanctuaire consacré à Athéna. Environ 1000 ans plus tard, les Chrétiens ont transformé le temple en une église avec abside ; 1000 autres années plus tard, les musulmans l’ont transformé en une mosquée turque. Il y a 300 ans, le temple reconverti en dépôt de poudre a été mitraillé, touché et a explosé. Ensuite, durant 150 ans, le site est devenu une carrière et une fosse à trésors. Depuis environ 1850, on essaie de relever et de conserver le plus célèbre édifice de Grèce en reprenant les éléments de construction encore présents de façon éparse en tant que ruines. On peut donner aux élèves une idée plus précise de ces temples antiques en leur présentant des photos et des histoires comme celle du Parthénon. Les résultats des recherches nous donnent des informations sur les plans d’ensemble, les projections verticales, les dimensions, les proportions, les matériaux et la construction.

Les connaissances acquises sont illustrées sous une forme toute particulière à l’aide de constructions de modèles que les élèves réalisent eux-mêmes. La décision de ne pas construire avec les élèves des modèles de temple intacts mais au contraire des temples en ruine, nous est venue à l’idée parce que vingt à trente constructions similaires auraient eu un effet plutôt monotone par rapport au caractère individuel d’une ruine. Les réalisations propres de modèles de ruines conduisent non seulement à la compréhension de la construction et de la division de l’espace mais favorisent également des compositions inhabituelles et des histoires de destruction pleines d’imagination. Les temples le plus fréquemment reproduits dans la littérature sont les suivants : le temple d’Aphaia à Ägina, le temple du Parthénon à Athènes et le temple de Paestum. Ils peuvent parfaitement servir de modèles.

Objectifs pédagogiques
- Découvrir la construction et la division de l’espace d’un temple antique.
- Réaliser un modèle d’architecture en trois dimensions en papier et en carton ondulé.
- Reconnaître et réaliser une structure architectonique à partir d’éléments de construction plans et en 3 dimensions.
- Réaliser à titre individuel un temple en ruine avec différents plans de projection, points de vue et états de délabrement.
- La destruction et le délabrement comme évènement et réflexion sur le passé

Matériel et accessoires
Papier ondulé contrecollé de 3 et 5 mm d’épaisseur (éventuellement contrecollé blanc et marron), papier blanc (80 g), papier ondulé pour activités manuelles en blanc ou gris, carton gris 1 mm d’épaisseur, équerre, règle, crayon à papier, cutter, ciseaux, UHU flinke flasche

Réalisation
Introduction à la construction du temple : disposition des éléments de construction : ceux qui concernent la structure du corps de l’édifice et ceux de l’espace intérieur. Considérer et commenter les formes, les dimensions et les proportions à l’aide des plans d’ensemble, des projections verticales et des coupes.

Description de la construction : de hautes colonnes en pierre avec des chapiteaux constituent un péristyle extérieur. Le mur de la cella entoure la salle intérieure avec la statue du dieu auquel le temple est dédié, et deux rangées de colonnes à double étage. Sur toutes les colonnes repose à l’horizontale un solide entablement en pierre. Avec le mur de la cella, celui-ci sert de point d’appui pour le poutrage en bois à structure fine du toit plat à pignon. Le toit lui-même se compose de tuiles.
Préparations pour la construction du modèle : afin de faciliter le travail et de simplifier la question des dimensions, pour chaque élève, découper pour le socle de l’escalier, des rectangles de carton ondulé contrecollé à double face de 3 mm d’épaisseur : en bas 28 x 13 cm ; au centre 27,5 x 12,5 cm ; en haut 27 x 12 cm.

Construction du modèle : coller l’un sur l’autre les panneaux de carton ondulé sur toute la surface avec UHU flinke flasche, puis commencer le travail de destruction de la surface du socle. Réaliser avec le cutter des joints de dalles et des entailles, gratter et arracher par endroits le carton ondulé.

A l’étape suivante, coller sur le socle les parois de la cella réalisées dans des bandes de carton ondulé de 5 cm de large et de 5 mm d’épaisseur. Une cannelure horizontale (visible) dans le carton ondulé ressemble plus à la construction stratifiée de l’original qu’une cannelure verticale. Poursuivre la démolition.

Pour les colonnes des rangées extérieures, assembler par collage des carrés de papier de 4 x 4 cm de façon à former des rouleaux de 7 mm de diamètre environ. L’intérieur de la cella présente, à hauteur du mur de la cella, deux rangées de colonnes plus minces, de 5 cm de hauteur environ et à double étage. Recouvrir les colonnes de petits panneaux de revêtement quadratiques réalisés en carton gris de 1 mm d’épaisseur. Sur les colonnes du péristyle, positionner par morceau „l’entablement en pierre“ extérieur réalisé dans des bandes de carton ondulé de 8 mm de large.
Pour la construction de la charpente, découper des bandes de carton ondulé de 4 mm de large et les coller avec UHU flinke flasche sur la structure existante en tant que supports des longerons et traverses, à la manière d’un grillage de plafond. Sur les poutres centrales, coller dans le sens longitudinal, les montants du milieu avec les étais de tête des deux côtés et assembler avec une poutre de pignon/de faîte.
Ajuster la hauteur des montants au triangle du pignon du côté frontal. Des chevrons allant de la poutre du pignon jusqu’aux côtés complètent la charpente. Du carton ondulé à fine cannelure sans contrecollage (carton ondulé pour activités manuelles) donne parfaitement l’illusion d’un toit en tuiles. Disposer les cannelures de préférence dans le sens du larmier.

Pour réaliser le modèle en ruine, composer différents côtés de projection, prendre en considération les rangées, amas, concentrations, groupements de colonnes verticales, renversées, horizontales, complètes ou démolies, les formes des murs et du toit.
Les vues directes, les vues traversantes et l’incidence de la lumière sur les formes fermées et ouvertes réalisées donnent aux espaces en ruine un caractère étonnant. Des contrastes différents et le degré de destruction des formes augmentent l’effet visuel et émotionnel. Comme le modèle a l’air achevé quel que soit l’état et que le travail imparfait ne nuit pas au caractère des ruines, les élèves sont la plupart du temps très satisfaits de leur œuvre.

Photo : Athènes, Le Parthénon, 5e siècle avant J.-C.,

plan horizontal et projections verticales.

Ägina, temple d’Aphaia, début du 5e siècle avant J.-C.

Paestum, le temps de Poséidon, 5e siècle avant J.-C